28/02/2025 ssofidelis.substack.com  8min #270214

 Plus de 600 prisonniers palestiniens libérés dans la nuit, mais dans quel état !

« Bienvenue en Enfer » : les Palestiniens libérés par Israël montrent des signes de famine & de torture « sans précédent »

Par  Quds News Network, le 27 février 2025

Palestine occupée - Les prisonniers palestiniens libérés jeudi des prisons israéliennes dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu à Gaza présentent une fois de plus des signes de torture et de famine.

Plus de 600 Palestiniens ont été libérés des prisons israéliennes jeudi. Il s'agissait du dernier groupe à être libéré pour la première phase de l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël.

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont contraint les détenus palestiniens libérés à porter des t-shirts portant des inscription menaçantes destinées à les humilier. Le t-shirt blanc porte un texte en arabe qui dit : "Israël traquera ses ennemis. Ni oubli ni pardon". De nombreux détenus portaient le t-shirt à l'envers ou ont été vus en train de l'enlever et de le piétiner à leur arrivée.

Plusieurs Palestiniens ont été transportés en ambulance à l'hôpital européen de Khan Younis, dans le sud de Gaza, en raison de la gravité de leurs blessures.

Le Croissant-Rouge palestinien a pris en charge un détenu palestinien blessé et dans le coma depuis des mois en Israël. Kazem Zawahreh a été transporté à l'hôpital Al-Hussein de Beit Jala, près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.

Alaa al-Bayari, un Palestinien libéré à Gaza, a déclaré à Al Jazeera qu'il a été témoin de "tortures, de passages à tabac, d'humiliations et de tout ce que vous pouvez vous imaginer" pendant son séjour en prison en Israël. Il a rencontré sa fille d'un an pour la première fois.

"Il nous maintenaient nus, nous aspergeaient d'eau et utilisaient ensuite l'électricité", a-t-il déclaré.

Yahya Shrida, un détenu palestinien libéré à Ramallah, a décrit les prisons israéliennes comme de véritables cimetières.

"On nous a sortis de l'enfer. C'est comme si on nous avait exhumés de nos propres tombes. Quel prisonnier a connu l'expérience d'une double libération retardée ? ",

a-t-il déclaré à Reuters, faisant référence à la suspension par Israël de la libération du dernier groupe de détenus palestiniens.

"Ce que nous avons vécu est insoutenable. C'est très dur à raconter, très dur à décrire".

Certains Palestiniens ont eu des membres amputés, d'autres ont souffert de graves blessures dues à la torture israélienne en détention.

Une vidéo montre un membre de la famille qui pleure devant l'état émacié de leur proche libéré, en disant : "Regardez comme il a changé, Oh mon Dieu !"

Un autre détenu palestinien libéré a crié :

"Les prisonniers sont en réel danger... N'abandonnez pas le dossier des détenus. C'est l'appel d'un détenu libéré de Gaza qui a enduré des conditions extrêmes dans les prisons israéliennes et est libéré aujourd'hui dans le cadre de l'accord en cours".

La plupart des détenus souffrent également de maladies de peau, et l'un d'entre eux a été hospitalisé une nuit en raison d'une fibrose pulmonaire. Des médicaments contre la gale ont été administrés à tous les détenus libérés pour traiter les infections généralisées.

Nael Al-Bargouthi, le détenu palestinien libéré dont la détention est la plus longue au monde, a également déclaré :

"L'occupation israélienne a maltraité tous les détenus dans les prisons, nous a soumis à la torture et nous a traités comme des criminels de guerre. Les détenus palestiniens souffrent de sévères fractures dues aux mauvais traitements et aux coups infligés par les forces d'occupation israéliennes".

"Chaque fois que des prisonniers sont libérés, nous voyons des corps qui témoignent du degré de crimes commis, y compris des tortures d'une ampleur sans précédent depuis le 7 octobre, des crimes de famine, des crimes sanitaires systématiques et de cas de gale, en plus des sévices physiques graves subis avant leur libération, qui se sont poursuivis pendant des jours selon de nombreux témoignages et ont parfois entraîné des fractures des côtes",

a déclaré l'Association des prisonniers palestiniens (PPS) dans un communiqué.

"L'Association des prisonniers confirme à nouveau que le terrorisme organisé s'est exercé contre les prisonniers libérés et leurs familles, par le biais de plusieurs pratiques qui ont été documentées, dont les pires sont les sévices physiques infligés aux prisonniers libérés et les menaces de mort adressées aux familles qui organiseraient une réunion de bienvenue ou manifesteraient leur joie de les revoir.

"Après la libération des sept groupes de la première phase de l'accord d'échange de prisonniers, qui comprenait 1 777 détenus palestiniens des prisons israéliennes, les détenus libérés ont une fois de plus révélé l'ampleur des crimes de torture sans précédent", a déclaré le groupe.

"Ces actes comprennent de graves abus de nature médicale, la privation de nourriture et des passages à tabac d'une brutalité inouïe qui se sont poursuivis jusqu'aux derniers jours de leur libération. Ils s'inscrivent dans une longue série de crimes systématiques perpétrés par l'occupant, s'intensifiant dangereusement depuis le début de la campagne de génocide. Ces crimes ont entraîné la mort de dizaines de détenus pendant la période la plus sanglante de l'histoire du mouvement des prisonniers", a ajouté le PPS.

Cette semaine, deux détenus palestiniens de Gaza  sont morts en détention israélienne après avoir été enlevés à Gaza lors de l'assaut israélien. Des actes de torture ont été relevés dans les centres de détention israéliens, entraînant la mort d'au moins 60 détenus recensés depuis le 7 octobre 2023. Parmi eux, au moins 39 détenus de Gaza, le nombre le plus élevé de l'histoire, selon le PPS.

 qudsnen.co

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Un Palestinien libéré raconte son enlèvement & les tortures infligées par des soldats israéliens, notamment à l'acide

Par  Quds News Network, le 26 février 2025

Gaza - Un détenu palestinien libéré de Gaza a raconté avoir été torturé par des soldats israéliens pendant sa détention, notamment avec de l'acide et d'autres produits chimiques.

Mohammed Abu Tawila a été  enlevé à Gaza pendant l'assaut israélien et a été violemment battu, notamment au niveau des yeux.

Dans une interview accordée aux médias locaux, il a déclaré avoir été enlevé par des soldats dans un quartier proche du bureau des Affaires civiles de la ville de Gaza et emmené dans une maison appartenant à la famille al-Yazji. Là, on l'a torturé avec des substances chimiques, notamment de l'acide, du chlore, du liquide vaisselle, de la lessive, du savon et des désodorisants.

"Ils les ont fait brûler sur mon corps pendant trois jours", a-t-il déclaré.

Lorsque les soldats ont observé les réactions de son corps aux attaques à l'acide et aux autres agents chimiques, ils l'ont transféré en Cisjordanie occupée.

Les marques de la torture qu'il décrit sont visibles sur son dos, ses bras et son visage.

"Mon œil a été touché pendant les séances de torture. L'un d'eux n'arrêtait pas de me frapper à l'œil avec des gants recouverts d'un matériau extrêmement dur",

a-t-il déclaré, ajoutant qu'il s'était ensuite évanoui sur les décombres après avoir été battu.

Il a raconté les réactions de l'acide et les autres produits chimiques sur son œil blessé. Un soldat lui a ensuite bandé les yeux en serrant le morceau de tissu, afin que les produits chimiques continuent d'agir.

"Bien sûr, on a aussi été torturés dans les territoires occupés, que ce soit sous forme de coups, d'insultes ou d'humiliations, sans parler de la faim, et de devoir rester assis dans le froid".

Il a ajouté que l'armée israélienne ne lui a donné ni vêtements ni couvertures pendant sa détention, qui a duré environ un mois et demi avant qu'il ne soit transféré à l'hôpital de Ramla.

Il est resté à l'hôpital entre deux et trois semaines avant d'être transféré à la tristement célèbre prison militaire d'Ofer.

"Ils [les gardiens de prison israéliens] lâchaient des chiens sur nous, faisaient irruption dans les cellules et nous frappaient, nous attachaient les mains et nous traînaient dehors dans la cour de la prison. Ils nous donnaient aussi des coups de pied dans le visage, le faisant enfler jusqu'au sang", a-t-il déclaré.

"Et ils ne nous soignaient pas. Ils se contentaient de nous dire des choses comme : 'Ça guérira tout seul'".

Le détenu libéré a fait état d'autres formes d'humiliation, notamment lorsque les gardiens de prison leur gâchaient la nourriture en y versant du shampoing ou même en la jetant à la poubelle.

Torture en Israël

Les autorités israéliennes ont été accusées de torturer les détenus palestiniens. Ceux-ci sont notamment menottés et enchaînés 24 heures sur 24, sept jours sur sept, y compris lorsqu'ils dorment, mangent ou vont aux toilettes.

Des témoignages font également état de passages à tabac réguliers par les gardiens, d'une surpopulation carcérale extrême, d'humiliations et d'une hygiène inexistante.

En août 2024, l'organisation israélienne de défense des droits de l'homme B'Tselem a accusé les autorités d'occupation israéliennes de brutaliser systématiquement les Palestiniens dans des "camps de torture", les exposant à de multiples violences et à des abus sexuels.

Son rapport, intitulé "Bienvenue en Enfer" [Welcome to Hell], s'appuie sur 55 témoignages d'anciens détenus de la bande de Gaza, de la Cisjordanie occupée, de Jérusalem-Est et de citoyens israéliens. L'écrasante majorité de ces détenus étaient détenus sans procès.

Des actes de torture dans les centres de détention israéliens on entraîné la mort d'au moins 60 détenus recensés depuis le 7 octobre 2023.

Parmi eux, au moins 39 détenus de Gaza, le nombre le plus élevé de l'histoire, faisant de cet épisode "la période la plus sanglante de l'histoire du mouvement des prisonniers", selon la Commission palestinienne des affaires des détenus et la Société palestinienne des prisonniers.

Cette semaine, deux détenus palestiniens de Gaza sont morts en détention israélienne, selon ces groupes. Les deux ne souffraient d'aucun problème de santé avant leur arrestation.

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